Bonheur national brut(BNB), Produit interieur doux(PID) et le Bonheur Interieur net(BIT); de nouveaux indices de classement des pays
LE BONHEUR NATIONAL
BRUT
Le bonheur national brut (BNB) est une tentative de définition du niveau de vie en des
termes plus psychologiques et holistiques que le produit national brut.
Cet indice a été préconisé par le roi du Bhoutan, Jigme Singye Wangchuck, en 1972. Son but étant de bâtir une économie qui servirait la culture du Bhoutan basée sur des valeurs
spirituelles bouddhistes. Parmi d'autres objectifs moraux, il sert à guider l'établissement de plans économiques et de développement pour le pays.
Il apparaît comme un indice englobant (de manière assez large) le produit intérieur brut (PIB) ou l'indice de développement humain (IDH) qui apparaissent comme insuffisants pour mesurer le bonheur des habitants d'un pays. Cet indice repose sur les quatre principes fondamentaux auxquels le gouvernement du Bhoutan attache une part égale:
- Croissance et développement économique ;
- Conservation et promotion de la culture ;
- Sauvegarde de l'environnement et utilisation durable des ressources ;
-
Bonne gouvernance responsable.
LE PRODUIT INTERIEUR DOUX
Le produit intérieur doux est une proposition de recours à
des indicateurs économiques visant à faire réfléchir sur la mesure de l'activité économique en évaluant l'importance d'activités non marchandes, notamment domestiques et bénévoles, que
le produit intérieur brut ne prend en compte que de manière très partielle.
Afin d'éviter de faux débats, l’initiative du PID doit être replacée selon Patrick Viveret dans son contexte historique collectif . "Au Québec d’abord, selon lui, Vivian Labrie, la
sociologue ayant porté cette initiative, n’est pas une personne isolée. Elle était à l’époque la porte parole du vaste collectif « pour un Québec sans pauvreté » qui rassemble
l’ensemble des associations de lutte contre l’exclusion et la pauvreté au Québec (l’équivalent du collectif Alerte) mais aussi l’économie sociale et solidaire (très importante au Québec), le
mouvement syndical et le mouvement altermondialiste. C’est un collectif très important qui a été à l’origine du dit "Parlement de la Rue" dont elle a été notamment à l'initiative. Et c’est dans
le cadre de ce Parlement qu’a été proposé aux parlementaires et accepté par le ministre des finances de l’époque, (Bernard Landry) lequel avait accepté d’y intervenir, « un carrefour des
savoirs » entre ce ministère et le collectif. C’est au cours de ce carrefour et à la suite d’un exposé sur la comptabilité nationale et son agrégat principal, « le produit
intérieur brut », que le collectif a compris qu’une part non négligeable des richesses non marchandes n’étaient pas incluses dans le PIB et, en conséquence, a proposé deux concepts : le
« produit intérieur doux », et les « dépenses intérieures dures », afin de caractériser les destructions et souffrances sanitaires et sociales souvent invisibles".
Le PID au sens strict du terme, selon le spécialiste des indicateurs de richesse Jean Gadrey, "ne désigne pas un indicateur mais une démarche citoyenne et d'éducation populaire visant à
faire réfléchir sur la richesse et également sur ses indicateurs.[...] Si l’on veut le rapprocher d’autres indicateurs de richesse novateurs existant, il faut le placer dans la famille
des indicateurs tendant à réformer la comptabilité nationale tels les indicateurs de bien être économique qui procèdent à des soustractions d’activités écologiquement ou socialement
destructrices et à des ajouts d’activités socialement ou écologiquement utiles mais non présentes dans le PIB (activités domestiques non marchandes, bénévolat en particulier)". Pour ses
promoteurs, il s'agit de prendre en compte à leur juste importance les services non marchands, notamment domestiques et bénévoles, mais aussi les gisements traditionnels de savoirs, de
savoir-faire (danses, coutumes, institutions, langue,..) et d'investissements (immeubles, procédés, espèces végétales et animales locales, génie rural,..) que le produit intérieur brutne
prend en compte que de manière très partielle
LE BONHEUR INTERIEUR NET
Le bonheur intérieur net (BIN) est un indice de mesure économique et sociale créé en 1980 par le Centre d'étude des niveaux de vie, un organismecanadien, et le magazine économique français L'Expansion.
Partant du principe que le produit intérieur brut (PIB) ne tient compte que des données économiques brutes, entretenant ainsi une vision purement matérialistede l'économie, et que l'économiste américain Richard Easterlin a mis en évidence l'absence de corrélation entre développement économique et sentiment de bien-être (paradoxe d'Easterlin), les créateurs de cet indice proposent de mesurer le « bonheur national » et de comparer les résultats obtenus avec l'évolution économique de l'État considéré.
Les critères utilisés sont les suivants :
- La consommation moyenne par habitant sur une année (qui compte pour 20% de l'indice) ;
- L'égalité sociale : taux de pauvreté, inégalités salariales, mesure de la précarisation de l'emploi... (40% de l'indice) ;
- La sécurité économique : taux et durée moyenne de chômage, niveau de protection sociale... (30% de l'indice) ;
- Le capital humain : taux d'effet de serre, niveau éducatif... (10% de l'indice)
Le résultat ainsi obtenu est ensuite corrigé par les baromètres de confiance de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) et de l'institut de sondage SOFRES.
En France, le bonheur intérieur net, selon cet indice, a atteint son plus haut en 2001.