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L’Africain Réveillé

SARKOZY SATISFAIT DE SON G20

27 Septembre 2009, 01:31am

Publié par arnaudserge

Sarkozy satisfait

 

Nicolas Sarkozy est reparti très « satisfait » du G20 de Pittsburgh. Satisfait de voir le groupe des 20 érigé en nouvelle « instance de pilotage de l’économie » mondiale. Satisfait d’avoir avancé sur la régulation des banques. Et satisfait d’avoir imposé au G20 les règles françaises de limitation des bonus. Paris a convaincu d’abord les Européens puis tout le G20 de reprendre à leur compte les corsets français, s’est félicité le président français. Et de fait, la déclaration commune de Pittsburgh dit « approuver totalement » l’application de règles semblables à celles introduites en France l’été dernier (interdiction de garantir un bonus plus d’un an, obligation de différer le versement d’une partie des primes et d’en verser un part sous formes d’actions). Tout le monde au G20 ne partage pourtant pas forcément l’enthousiasme de notre président. « En gros, chaque pays est encouragé à faire ce qu’il veut pour limiter les bonus ? En quoi est-ce un succès? » s ‘interrogeait ce vendredi un journaliste anglais.  Un peu rabat-joie, malgré ses cheveux longs et sa boucle d’oreille, le ministre suédois des Finances, Anders Borg, prévient aussi que rien de ce qui a été adopté à Pittsburgh ne préservera le monde de futures dérives : « On ne peut pas réguler l’appât du gain. On ne peut pas dire qu’il n’y aura plus de crises financières. Nous aurons encore des banquiers qui prennent trop de risques, prédit Anders Borg, qui est lui-même ancien banquier. Nous aurons encore des bulles et des crises financières. La cupidité, le goût du jeu, la prise de risque font partie de la nature humaine ».

Plus optimiste sans doute sur la nature humaine, Nicolas Sarkozy s’est dit aussi satisfait des progrès réalisés sur les paradis fiscaux. « Nous sommes prêts à employer des mesures de rétorsion contre les paradis fiscaux à compter de mars 2010 » annonce le communiqué final du G20. A croire Sarkozy, le problème est réglé : « Les paradis fiscaux, le secret bancaire, c’est fini » a répété vendredi le président. Selon Max Lawson, de Oxfam, ce G20 a pourtant plutôt « reculé par rapport à la rencontre des ministres des Finances il y a trois semaines » : « Il n’y a pas de mention d’un accord multilatéral vital pour que les pays pauvres récupèrent les 160 milliards de dollars qu’ils perdent chaque année dans les paradis fiscaux ».

 

 Dans son élan, le président français s’est aussi félicité que l’Europe voit son poids économique réévalué à la baisse dans les instances économiques internationales. Les réformes actées à Pittsburgh (cf article dans le quotidien) verront le poids de la France et l’Europe réduits au FMI, à la Banque mondiale et dilué aussi avec le passage du G 8 au G20 décidé vendredi. Les Européens étaient 4 sur 7 au G7. Ils seront 4 (plus l’Union européenne) au G20, intronisé nouveau gouvernement économique mondial. « La France a toujours dit qu’en donnant plus de place aux pays émergents on leur donne aussi plus de responsabilité » a plaidé Nicolas Sarkozy. Les émergents n’auront donc qu’à faire bon usage de leur poids renforcé.

 

Même sur le climat, Nicolas Sarkozy veut encore croire à la possibilité de débloquer le prochain sommet de Copenhague, par une conférence préalable au niveau des chefs d’Etat… dont le principe n’a pas été retenu à Pittsburgh. Sa collègue allemande Angela Merkel, moins joviale de caractère, est repartie elle du G20 en dénonçant un « recul » sur le climat. L’idée de supprimer les subventions aux énergies fossiles a été retenue, mais sans date. Quant aux financements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, ils restent à trouver.

 Tandis que le G20 s’achevait vendredi dans une grande production de papiers (le communiqué final fait 23 pages qui auraient sans doute pu tenir en 5 tant il se repète), dans la rue, quelques milliers de manifestants criaient encore leur rage contre « ces Grands qui ne nous représentent pas». Barack Obama, qui se devait d’être aussi satisfait en tant qu’hôte du sommet, a pris ces contestataires de haut : « A la plupart des autres sommets, ils étaient beaucoup plus nombreux » a asséné le président américain. S’ils lisaient le communiqué final, a suggéré Obama, les manifestants comprendraient aussi que les dirigeants du G20 travaillent « dans l’intérêt des gens ordinaires » .

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