Communique finale du G20 de Pittsburgh
Les chefs d'Etat et de gouvernement des pays industrialisés et émergents du G20, réunis à Pittsburgh, ont jeté vendredi les bases d'une nouvelle gouvernance économique et financière. Un bilan en
demi-teinte: si le sommet abouti à peu d'avancées pour les pays pauvres et le climat, il pourrait marquer un tournant vers moins de risques pour le système financier mondial, après un accord sur
les primes des banquiers et traders, et de nouvelles règles pour les fonds propres. Passage en revu des principaux points du communiqué final.
Les conditions des la reprise
L'objectif fixé est de «tourner la page d'une ère d'irresponsabilité et adopter un ensemble de
mesures, de règles et de réformes nécessaires pour répondre aux besoins de l'économie mondiale du XXIème siècle».
«Le sentiment de retour à la normalité ne doit pas nous conduire à un excès de confiance», prévient le communiqué final.
«Nous devons passer de sources publiques à des sources privées de la demande, instaurer un modèle de croissance plus durable et plus équilibrée dans tous les pays et réduire les déséquilibres
de développement.»
Enfin, les Etats s'engagent à travailler «de concert pour nous assurer que nos politiques
budgétaires, monétaires, de change, commerciales et structurelles forment un ensemble cohérent, avec des trajectoires de la demande et de l'offre, des réserves, de la dette, du crédit et de la
balance des paiements plus durables et plus équilibrées».
La régulation du système financier
Dans les détails, par exemple sur l'harmonisation des normes de fonds propres entre banques européennes et américaines, tout doit encore se jouer entre experts au sein du comité de
Bâle.
Mais les dirigeants ont pu s'accorder sur des principes généraux, comme celui de l'encadrement des primes des banquiers et traders, qui auraient été inimaginables sans la crise financière.
«Nous avons décidé (...) de veiller à ce que nos systèmes de régulation des banques et des autres
établissements financiers contiennent les excès qui ont conduit à la crise. Là où l'inconscience et l'absence de responsabilité ont entraîné la crise, nous n'autoriserons pas un retour aux
pratiques bancaires antérieures.»
Sur la question des primes, le principe de base est que la rémunération doit être liée à la réussite à long terme et non à la prise de risque à court terme.
«Nous nous sommes engagés à agir ensemble pour élever les normes en matière de capitaux, pour mettre en
oeuvre des normes internationales strictes en matière de rémunérations afin de mettre un terme aux pratiques qui entraînent une prise de risques excessive, pour améliorer le marché de gré à gré
des produits dérivés et pour créer des instruments plus puissants pour assurer que les grandes sociétés multinationales assument la responsabilité des risques qu'elles prennent.»
La réforme du FMI et de la Banque mondiale
«Le Fonds doit jouer un rôle crucial pour promouvoir la stabilité financière mondiale et rééquilibrer
la croissance»
«Nous demandons au FMI d'aider nos ministres des finances et gouverneurs de banques centrales dans ce
processus d'évaluation mutuelle (...).. Nos ministres des finances et gouverneurs de banques centrales définiront ce processus plus précisément lors de leur réunion de novembre et nous
dresserons un bilan des résultats de cette première évaluation mutuelle lors de notre prochain sommet.»
«Nous avons pris l'engagement d'un transfert de quotes-parts au profit des pays émergents et en développement dynamiques d'au moins 5% depuis les pays sur-répresentés vers les pays
sous-répresentés en utilisant la formule actuelle des quotes-parts comme la base de notre travail.»
Nous sommes convenus «d'adopter une formule dynamique à la Banque Mondiale pour refléter les
changements dans le poids des pays et dans la mission de développement de la Banque, ce qui signifie une augmentation d'au moins 3% des droits de vote attribués aux pays en développement et en
transition, qui sont sous représentés».
La pérénnisation du G20
«Nous avons désigné le G20 comme étant le forum prioritaire de notre coopération économique
internationale.»
Enfin, «nous sommes convenus d'organiser un Sommet au Canada en juin 2010 et en Corée en novembre
2010. Nous entendons nous réunir chaque année par la suite et nous réunirons en France en 2011».
