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L’Africain Réveillé

BENIN: L'HISTOIRE DE MON PAYS

13 Septembre 2009, 10:46am

Publié par goussarno

PRESENTATION

           Bénin, pays d’Afrique occidentale, situé sur le golfe de Guinée. Sa capitale officielle est Porto-Novo, mais sa capitale de fait, politique et économique, est Cotonou.

Le Bénin est bordé au nord par le Burkina et par le Niger, à l’est par le Nigeria et à l’ouest par le Togo.Protectorat en 1894, puis colonie française du Dahomey, le Bénin a accédé à l’indépendance complète en 1960, sous la dénomination de république du Dahomey, avant de prendre son nom actuel en 1975.

                        HISTOIRE : LES ROYAUMES

            Le sud et le centre du pays suivent le destin des peuples du golfe de Guinée tandis que le nord, frontalier du Niger et du Burkina, subit celui des peuples de la savane. Selon la tradition orale, au début du xvie siècle, les Adja quittent la ville de Tado, située sur les rives du Mono, au Togo, pour s’établir à Savé et à Allada, dans le Sud. Au siècle suivant, une scission parmi les héritiers du royaume d’Allada aboutit à la formation du royaume d’Adjatché, au sud-est, et plus au nord, sous la direction d’Houegbadja (1645-1689), du royaume du Dahomey, à partir d’Abomey, qui devient la capitale du royaume. Le Dahomey devient la puissance dominante de la région, grâce à la traite des esclaves, le royaume jouant un rôle d’intermédiaire avec les comptoirs européens de la côte. En 1782, Hogbonou, la capitale du royaume d’Adjatché, est baptisée Porto-Novo par les Portugais installés dans le comptoir négrier de Ouidha.Dans la première moitié du xixe siècle, le roi Guézo du Dahomey donne à la richesse de son royaume d’autres fondements que le commerce des esclaves, développant la culture du palmier à huile afin de répondre à la demande européenne et introduisant de nouvelles cultures d’origine américaine (maïs, tomate, arachide, tabac).

                                        COLONIE FRANCAISE

       En 1851, la France signe un traité commercial et d’amitié avec le chef de Porto-Novo, vassal du roi Glélé du Dahomey, qui règne de 1858 à 1889. Par les traités de 1868 et de 1878, la région de Cotonou, située entre Ouidah, comptoir portugais, et Porto-Novo, est cédée à la France. En 1883, le roi de Porto-Novo, souhaitant se protéger des visées expansionnistes du Dahomey, signe un traité de protectorat avec la France. Béhanzin, successeur de Glélé, tente de reconquérir la région occupée par les Français mais il est mis en déroute en 1892. Capturé en janvier 1894, il est déporté en Martinique et les établissements français sont regroupés au sein de la colonie du Dahomey. Dans le Nord, le royaume bariba de Nikki, qui avait atteint son apogée au xviiie siècle, avant de se heurter à l’expansionnisme du royaume nigérian d’Ilorin, oppose une vive résistance à la colonisation française.

En 1899, le Dahomey est intégré à l’Afrique-Occidentale française (A-OF) (voir Empire colonial français). Ses frontières sont fixées en accord avec la Grande-Bretagne, établie au Nigeria, et l’Allemagne, présente au Togo. Durant l’entre-deux-guerres, le Dahomey — où la scolarisation est importante, notamment dans le Sud, grâce aux missions religieuses — est l’un des principaux foyers politiques et intellectuels de l’A-OF. De nombreux partis politiques sont fondés dès cette époque, tandis que se développe une presse d’opposition au système colonial. Rallié à la France libre durant la Seconde Guerre mondiale, le Dahomey devient un État autonome au sein de la Communauté française en 1958. Le pays accède à l’indépendance le 1er août 1960 et entre, le mois suivant, aux Nations unies.

                          INDEPENDANCE ET INSTABILITE POLITIQUE

            Au lendemain de l’indépendance, le Bénin connaît une histoire politique mouvementée. Les douze premières années sont marquées par une instabilité chronique, les anciennes élites coloniales, pour la plupart originaires du Sud, se disputant le pouvoir. En 1963, l’armée force Hubert Maga, premier président du Dahomey indépendant, à démissionner ; quatre coups d’État sont perpétrés durant les six années qui suivent. En 1970, un Conseil présidentiel de trois membres prend le pouvoir, suspend la Constitution et ses membres assument alternativement la présidence. En 1972, le commandant Mathieu Kérékou, un homme du Nord, destitue le Conseil présidentiel et devient le chef d’un État auquel il donne une orientation marxiste-léniniste. En 1975, pour réduire le poids politique du Sud, le nom de Dahomey est symboliquement abandonné pour celui de Bénin, du nom du royaume qui s’était autrefois épanoui au Nigeria voisin. De même, Kérékou interdit le vaudou, la religion traditionnelle bien implantée dans le Sud. Une nouvelle Constitution, instaurant un régime à parti unique, est promulguée en 1977. La même année, une tentative de coup d’État appuyée par des mercenaires échoue et durcit davantage le régime. Les trois anciens présidents, emprisonnés en 1972, sont libérés en 1981.

         Élu président par l’Assemblée nationale révolutionnaire en 1980, réélu en 1984, Mathieu Kérékou échappe à trois tentatives de coup d’État en 1988. Durant les années 1980, la situation économique du Bénin ne cesse de se dégrader, tandis que se durcit la répression antidémocratique. En 1987, un plan du FMI impose des mesures drastiques : prélèvement supplémentaire de 10 p. 100 sur les salaires, gel des embauches, mises en retraites forcées. Un nouvel accord avec le FMI, en 1989, sur un programme d’ajustements des structures économiques, provoque une grève massive des étudiants et des fonctionnaires, réclamant le paiement des salaires et des bourses. Les troubles sociaux et politiques conduisent Mathieu Kérékou à renoncer à l’idéologie marxiste-léniniste et à accepter l’instauration d’une Conférence nationale, réunissant les représentants des différents mouvements politiques.
 

                        DEMOCRATISATION

       Un gouvernement de transition, mis en place en 1990, ouvre la voie au retour de la démocratie et du multipartisme. Le Premier ministre, Nicéphore Soglo, bat Kérékou à l’élection présidentielle de mars 1991. Il rétablit le vaudou pour se concilier les pouvoirs traditionnels et fait du 10 janvier de chaque année la Journée nationale du vaudou. Cependant les ajustements structurels et la compression des dépenses publiques recommandées par le FMI ravivent le mécontentement. Après avoir perdu sa majorité au sein de l’Assemblée législative, le président Soglo, accusé de népotisme par ses adversaires, est battu par Mathieu Kérékou à la présidentielle du 17 mars 1996. Le Bénin, qui a su, en 1990, donner l’exemple du retour pacifique au multipartisme, manie aussi les alternances politiques. Les élections législatives de mars 1999 en témoignent, donnant à une voix de majorité la victoire à la Renaissance du Bénin (RB), le mouvement de l’opposition dirigé par Rosine Soglo, épouse de l’ancien président.

En mars 2001, Mathieu Kérékou est réélu président de la République avec 84,06 p. 100 des voix. Arrivé en tête du premier tour, face à son prédécesseur Nicéphore Soglo, il est confronté au désistement de ce dernier ainsi qu’à celui des deux candidats suivants, qui qualifient le scrutin de « mascarade ». Son second mandat est marqué par une croissance économique stable (avec un taux de croissance de 5 p. 100 par an en moyenne de 1999 à 2003). Toutefois, cette croissance est compensée par l’accroissement rapide de la population. En outre, elle ne se traduit pas par une amélioration significative des conditions de vie des Béninois. La pauvreté et l’économie informelle restent largement répandues, de même que la corruption. Sur le plan politique, cependant, le pays s’enracine dans la démocratie. À l’expiration de son mandat, en 2006, Mathieu Kérékou accepte de quitter le pouvoir conformément à la Constitution (qui limite à 72 ans l’âge auquel il est possible d’accéder à la présidence et à deux le nombre de mandats présidentiels successifs). Yayi Boni, candidat indépendant et éloigné du sérail politique, lui succède après avoir remporté le second tour du scrutin présidentiel de mars 2005 avec 74,5 p. 100 des suffrages face au favori Adrien Houngbédji, vétéran de la classe politique béninoise. Cette élection, qui se caractérise par un taux de participation important (plus de 70 p. 100), illustre la volonté de changement de l’électorat béninois.

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